Télétravail : Comment trouver le compromis idéal ?
Comme nous le savons, la crise sanitaire a bousculé nos habitudes de travail en favorisant notamment l’extension du télétravail (ou Remote dans les start-up 😉). La Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) vient de publier une étude qui nous éclaire sur les aspirations des salariés et des agents de la fonction publique.
La Dares a interrogé plus de 5.000 salariés et agents publics ayant été en télétravail entre mars 2020 et janvier 2021.
En janvier 2021, 27 % des salariés le pratiquent, contre 4 % en 2019 ; 8 sur 10 souhaitent le poursuivre, en réduisant cependant son intensité.
Le vécu du télétravail est contrasté en fonction des personnes et de leurs conditions de travail. Notons que plus de la moitié des actifs ne sont pas concernés par le télétravail du fait d’une activité incompatible avec celui-ci, nécessitant une présence sur site.
Parmi les 8/10 qui souhaite poursuivre le remote, le souhait exprimé est au moins une fois par semaine. Idéalement un ou deux jours par semaine.
13 % pourraient continuer mais ne le souhaitent pas, et 7 % ne souhaitent pas de télétravail.
L’enquête distingue cinq groupes parmi les 37 % de salariés ayant connu au moins une période de télétravail entre mars 2020 et janvier 2021 :
Les exclusifs : Ils sont 25% à avoir pratiqué 5 jours de remote en janvier et ont eu plus de trois mois de télétravail exclusif en 2020. Enfin, ils ont une expérience antérieure du télétravail. Ils connaissent toutefois une augmentation des contraintes horaires supérieure à la moyenne des télétravailleurs.
Les intensifs : 30% ont pratiqué le télétravail entre un et quatre jours en janvier, avec des périodes de télétravail combinés avec du présentiel de plus de trois mois.
Les vulnérables : 17% ont pratiqué le télétravail de manière régulière en janvier 2021 (un à quatre jours par semaine) mais n’avaient pas d’expérience antérieure du télétravail. Les salariés de ce groupe se disent aussi plus souvent « bouleversés dans leur travail » et affirment vivre plus de tensions.
Les occasionnels : 15% n’ont pratiqué que peu voire pas de télétravail en janvier ou alors sur de courtes périodes combinées au présentiel en 2020 – Ils n’ont pas d’expérience antérieure du télétravail.
Les exceptionnels : Ils sont environ 13% n’ayant pas du tout de télétravail en janvier – Soit parce qu’ils ne le souhaitent pas, soit parce que leur emploi ne s’y prête pas. Ils se démarquent des autres, par un moindre gain d’autonomie mais avec une amélioration du sens du travail et une hausse moins marquée de l’insécurité de l’emploi.
Les femmes en télétravail sont plus nombreuses à subir une augmentation de la pression au travail. Elles doivent mener trop de choses à la fois, se voient parfois reprocher par l’entourage leur manque de disponibilité.
De façon générale une mauvaise organisation du télétravail accroît les risques psychosociaux, les douleurs physiques : lombalgies, troubles du sommeil…
Le rythme de télétravail idéal est donc variable en fonction des profils.
De trois à cinq jours par semaine pour les exclusifs à un ou deux jours par semaine pour les occasionnels.
L’observation d’Altaïde à travers nos clients du digital / numérique :
Beaucoup de questionnements face à la flambée de la demande à conserver du remote partiel ou temps plein. Les clients d’Altaïde sont majoritairement dans le digital / numérique. Leurs salariés sont en face d’un ordinateur, et sont donc beaucoup plus sensibles à une organisation différente du travail.
Les débats que cela engendre, restent en suspens :
Le remote est favorable à la productivité des salariés, mais engendre de la perte de créativité et de collaboratif.
Les outils de collaboration ne compensent pas, le physique et les rencontres informelles en entreprise sont plus propices à l’innovation.
Full remote OK, mais si mes développeurs partent au fin fond de la France ou encore plus loin. Qui paye leurs déplacements au siège ? Pourquoi leur maintenir un salaire « parisien » ? Est ce que je n’ai pas intérêt à les remplacer par d’autres moins chers que je recrute directement en régions ou en offshore ?
Un consensus semble se dessiner autour de 2 jours de télétravail, mais comment les organiser ? Jours imposés pour réunir les équipes, jours libres ?