16 août 2012
L’e-reputation, un nouveau critère d’embauche ? (Les InRocks)

critère d’embaucheL’e-reputation, un nouveau critère d’embauche? Interview Jacques Froissant sur Les InRocks du 16/08

 

Quechua recrute désormais ses candidats selon leur influence en ligne.

Dans une offre de stage publiée jeudi, la marque d’articles de sport a réclamé un score Klout minimum de 35 à ses candidats. D’autres entreprises françaises pourraient-elles lui emboîter le pas?

Une étrange annonce de recrutement circule depuis jeudi sur les réseaux sociaux. Outre les critères traditionnels de sélection, un score Klout de 35 (un indicateur censé calculer votre influence en ligne ndlr) est  requis pour postuler au poste de community manager de la marque Quechua, connue pour ses tentes dépliables en deux secondes.

Un haut niveau d’étude, une bonne culture web et une maîtrise des réseaux sociaux ne suffiraient donc plus : il faut désormais soigner sa réputation en ligne.

Selon Jacques Froissant, spécialiste du recrutement 2.0, sélectionner les candidats selon un score Klout n’est pas une méthode fiable :

“Aujourd’hui toute tentative d’effets de mesure est vaine. Klout, comme les autres sites de mesure d’influence en ligne ne sont pas fiables. On peut facilement augmenter notre score Klout. Donc il est difficile de se fonder sur ces sites pour sélectionner un candidat. De plus, recruter un score Klout est forcément discriminant. Car ce n’est pas un diplôme et ce n’est pas un outil qualifiant.” L’intégrer comme critère d’embauche est donc très douteux.

En France, Quechua est la seule entreprise à évaluer les candidats selon leur score Klout. Mais l’expansion de cette méthode n’est pas à prévoir selon le spécialiste en recrutement en ligne. “Aux Etats-Unis, il y a quelques  entreprises qui se sont lancé là-dedans mais c’est un épiphénomène. Mais on ne va pas s’orienter vers cette méthode, il y a plus de fiabilité à regarder les comptes LinkedIn et Viadeo à travers le nombre de relations  des candidats par exemple.” déclare-t-il.

En effet, les employeurs examinent de plus en plus les profils des candidats sur les réseaux sociaux. Une enquête réalisée fin 2011 par l’Institut TNS Sofres pour Expectra, (filiale du groupe Randstad) affirme que 51% des responsables des ressources humaines recourent aux réseaux sociaux “régulièrement ou occasionnellement” pendant la phase de recrutement.

Mais Jacques Froissant relativise la généralisation de ce type de recrutement :

“On consulte essentiellement LinkedIn et Viadeo. Aujourd’hui les offres d’emplois sont majoritairement diffusées sur le web. LinkedIn a déjà plus de 175 millions d’utilisateurs. Donc on rentre dans les usages de réseaux sociaux professionnels et le recrutement va se faire davantage sur le web.”

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